Piscines collectives à l'heure du Covid : entre résilience et adaptabilité
Piscines collectives à l'heure du Covid : entre résilience et adaptabilité
Depuis le printemps 2020, les centres aquatiques et piscines collectives doivent jongler entre fermetures et réouvertures successives, agrémentées d'une réglementation spécifique. Pour faire face à cet impact considérable sur leur fonctionnement, les établissements aquatiques ont dû déployer des trésors d'ingéniosité et faire preuve d'une forte résilience. Une gestion complexe racontée par les centres aquatiques Calicéo et Origami.
Objectif : rassurer les usagers des piscines collectives !
Outre les nouvelles mesures sanitaires obligatoires (distanciation physique, désinfection des locaux, mise à disposition de gel hydroalcoolique, jauge de fréquentation…), le plus grand challenge a été de redonner confiance à un public échaudé par les vagues successives de la pandémie Covid-19.
« À la fin du 1er et du 3e confinement, nous avons mené une campagne de communication pour que les usagers soient informés de la réouverture de notre centre aquatique et les rassurer », raconte David Obozil, Directeur de la piscine publique Origami (Rillieux-la-Pape). « Nous avions déjà mis en place le paiement sans contact, mais il a quand même fallu installer des vitres en Plexiglas à l'accueil, fournir des masques au personnel, mettre un fléchage au sol… Nous avons aussi laissé les sèche-cheveux à l'arrêt pour éviter que les gens ne stagnent dans une zone, et c'est une mesure que nous avons choisi de conserver pour le moment. On doit rester vigilants et attentifs, car on ne peut pas anticiper le comportement des usagers. Dès que le public sent une menace — comme cela pourrait se produire avec le variant Delta —, il peut décider de ne plus venir ! »
La piscine publique Origami, une nouvelle voie de gestion pour les municipalités
Même son de cloche du côté des centres de bien-être Calicéo, qui ont été parmi les premiers établissements aquatiques à rouvrir après les confinements. Martial Fritz, Directeur marketing et commercial, nous explique l'histoire de cette adaptation forcée : « Nous avons fait le choix de mettre en place un dispositif cohérent, même s'il avait un coût, pour que nos visiteurs puissent retrouver le sentiment de bien-être pour lequel ils viennent chez nous. Nous avons été au-delà de la réglementation imposée, par exemple en installant des bornes de prise de température automatiques à l'accueil, en communiquant sur notre charte d'engagement pour le bien-être et la sérénité et en désignant un référent dans chaque établissement. Nous avons aussi publié sur le site web des informations sur la fréquentation en direct de nos centres pour que les clients puissent choisir le meilleur moment pour venir. »
Calicéo, un exemple ambitieux de développement d'un centre de bien-être
Les piscines collectives ont donc dû composer avec des mesures anti-Covid qui, globalement, ont été comprises et acceptées par tous, avec des retours très favorables. « Nos clients se sentent en sécurité malgré le contexte qui peut être anxiogène. Nous recevons beaucoup d'avis positifs, plus que d'habitude ! Nous restons prudents ; nous avons maintenant plus de recul et pouvons bénéficier des enseignements de ces derniers mois », commente Martial Fritz.
Réglementation : comment s'adapte le secteur du bien-être au Covid ?
Un manque à gagner qui met à rude épreuve la trésorerie des centres aquatiques
Ouvertes, fermées, ouvertes avec une jauge réduite… Difficile de vendre des entrées dans ces conditions. Si les établissements aquatiques français ont pu bénéficier des aides financières de l'état, elles ne suffisaient pas à couvrir les frais de gestion d'une piscine collective en dormance pour cause de Covid. Comment les gérants se sont-ils adaptés pour amortir ce challenge financier ?
Du côté d'Origami, la piscine publique est passée en mode économie maximale. « Nous avons vidé les bassins de moins d'un mètre de profondeur qui ne présentaient pas d'enjeux structurels, stoppé le traitement de l'eau excepté dans le bassin sportif, coupé le chauffage de l'eau et mis le traitement de l'air au minimum pour que l'humidité n'endommage la structure ». Au-delà de limiter les charges au maximum, David Obozil a pris le temps d'analyser la situation. « Nous ne nous sommes pas précipités sur les effets d'annonce. On laissait passer en général 15 ou 20 jours avant de prendre une décision afin d'éviter d'ouvrir notre centre aquatique pour devoir le refermer une semaine après. Au final, ces économies, le modèle de la société économie mixte (SEMOP) avec les contributions contractuelles de la ville, mais aussi les aides d'État incluant le chômage partiel, nous ont permis de limiter le déséquilibre financier généré par l’absence de recettes. Nous attendons maintenant la rentrée de septembre pour voir si les usagers renouvellent leur abonnement. »
Dans les centres de bien-être Calicéo, pas de vidange de bassin, mais une mise en dormance similaire pour limiter les charges. « Cependant, la mise en place de notre dispositif préventif a nécessité des investissements importants. Grâce à notre gestion prudente et au dispositif d’aide mise en place par l’État, nous avons réussi à passer cette
période le moins difficilement possible », conclut Martial Fritz.
Le Covid étant toujours galopant, impossible de savoir si les piscines collectives et centres aquatiques pourront reprendre du service durablement ni combien de temps la nouvelle réglementation sanitaire devra être maintenue. Il est en revanche certain que ces établissements ne manquent pas de volonté et d'imagination pour répondre à ce challenge : rassurer les usagers et garantir leur sécurité !
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